Autoépitaphe
Vendredi
31 octobre 2014 avec O. Salon
Classique
(quatrain d’octosyllabes, rimes embrassées, alternées
masculines/féminines)
Moderniste
(en vers libres)
Oulipienne (Petite boite)
Jamais
su quitter sans peine
Jamais
aimé se déprendre
Jamais
pensé se suicider
Lolotte
Mais
souvent voulu disparaitre
Toujours
espéré partir
À
bientôt !
Valérie
Lotti
Et tu
nous as quittés, passante
Et qui
plus est tambour battant
À toi
Chantal toujours devant
Du fond
du trou, tu es partante
Chantal
Danjon
Toi qui
aimais les cimetières
Te voilà
comblée à présent
Babeth,
que tu es là-dedans
Et qu’en
plus on t’offre une bière.
Élisabeth
Chamontin
Dans
cette tombe tu tombas si bas,
Lâchée
des chimères salvatrices,
D’en
échapper ailée de vices,
Enterre-le,
Annick, ton trépas !
Annick
Niedner
Elle te
nargua toute sa vie,
Tombe,
Pierre
laide et noire.
Tu
n’avais rien pour l’emballer,
Elle te
tourna autour
Te
crachant dessus,
Elle
immortelle.
Pourtant
un jour, tu la cloitras,
Entre
tes parois trop étroites
Elle,
Annick, n’en est toujours pas revenue.
Annick
Niedner
Évaporée
là comme ça,
Happée
insidieusement,
Nous
laissant ici tout égarés,
À te
chercher, Annick, comme fous,
Toi qui
partis toute souriante
Sans
hésiter, sans sursoir.
Annick
Niedner
Je,
désormais poussiéreuse,
Glisserai
lentement loin
De
plus en plus, de moins en moins
Minou
Langoureusement
morcelée,
Simplement
évanouie.
Michèle
Poznantek
– La
porte est fermée, j’ai la clé.
J’emporte
ma vie sous le bras.
– On
n’a pas pu te retenir
Minou,
tu t’es vite effacée.
Michèle
Poznantek
Je
n’ai pas eu le luxe de choisir quand
Ainsi
moi, Minou, suis maintenant ci-dessous
Vous
avez choisi où
Et
êtes ici, peut-être, ci–dessus.
Nous
sommes ensemble sens dessus dessous.
Rions,
et allez voir ailleurs si j’y suis...
Bonne
route !
Michèle
Poznantek
Elle
aima tant de son vivant
Dormir,
rêver, faire la chouette
Paresser
longtemps sous la couette
Hue,
Lotte ! Debout ! En avant !
Valérie
Lotti
Pas
de cimetière pas de grilles pas de murs
Pas
de tombe pas d’urne
Pas
de « pelouse de dispersion »
Des
cendres oui à donner à manger aux oiseaux
Pas
d’épitaphe pas de traces
Je
m’appelais comment déjà ?
Valérie
Lotti
Épitaphe classique
Tu as su filer à
l’anglaise
L’heure a sonné, plus
de diérèse
Béatrice ne t’en
déplaise
Les vers sont libres sous
la glaise.
Béatrice
Clolus
Épitaphe
moderniste
Il faut du vin d’ici
Il faut de l’au-delà
Tôt ou tard
Béatrice
On tire sa révérence
Tu l’as fait
aujourd’hui sans faux pas.
Béatrice
Clolus
Il
ne reste plus rien d’elle
À
quoi bon être là, donc ?
Penser
à quoi ? Debout devant
Cécile
Sauf
si, bien sûr, tu te souviens
Qu’avec
elle, tu as ri.
Cécile
Déniélou
Passant,
jamais tu n’entendras Cécile
Sa
bouche est close pour toujours
Elle
qui a tant aimé parler.
Profite,
passant, profite
A
jamais
De
son silence.
Cécile
Déniélou
Cécile
aimait beaucoup le vin
Le
vin qui force les rencontres
Là
où elle est, on n’a rien contre
On
voit des gens, on boit du vin.
Cécile
Déniélou
Ne
te connais-je plus de houle
Il
se faufile silencieux
Un
cil se lance vers les cieux
Mangeon
le temps qu’il ne s’écoule
Jean-Philippe
Mangeon
D’autres
à dos du Très Haut ?
P’tite
patte gratte
Des
choses et un autre
Une
ronde de pochards
Et
Mangeon qui se faufile
V’là
le couloir blanc
Et
hop ça décolle
Jean-Philippe
Mangeon
Autant
que de nulle part
Ici
ne le vit ailleurs
Pas
du tout comme la plupart
Jamais
de rien découragé
Fut
seulement nécessaire
Jean-Philippe
Mangeon
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