Palimpseste
Jeudi
30 octobre 2014 avec A. Charcosset
Écriture
collective : d’un texte libre à l’autre avec pour thème
« Mais ces autres, pourquoi sont-ils venus ici ? »,
en passant par un quatrain d’alexandrins, un lipogramme en –e, un
haïku.
Texte
initial
C’est
cet homme-là qui petit fabriquait des maquettes, avec ce qui lui
tombait sous la main ; du carton, des chiffons, c’était sa
façon à lui de dire les lieux, de se les approprier, de se les
rêver, comme d’autres lisent des guides de voyage d’endroits où
ils n’iront jamais. Les maquettes après tout, pourquoi pas. Et
puis un jour, son plan en trois dimensions de Bruxelles l’a
attrapé, il est comme tombé dedans, brusquement, soudainement
aspiré par les trottoirs défoncés. Et il s’est retrouvé là, au
cœur de cette ville qu’il connaissait sans connaitre, car l’odeur
de la gaufre dans les couloirs d’une station ne se retrouve pas
dans du carton et des chiffons.
Ils
avaient, pour la plupart, quitté leur pays parce qu’ils aimaient
le rêve et le voyage. Ils avaient envie d’espace, aspiraient à un
autre air, voulaient gouter à une autre langue, toucher d’autres
rivages, n’écouter que leurs désirs, voir plus loin.
Les
uns avaient pris la mer, choisi la montgolfière, les autres roulé
sur les chemins de terre et des vélos un peu rouillés.
Les
uns étaient déjà là, mais ces autres, pourquoi sont-ils venus
ici ?
Valérie
Lotti
Je
n’aurais jamais osé en rêver mais nous y voici, enfin, mon amour.
Embrasse-moi.
Mar
Bikx
Palimpseste
(écriture collective, lanceur : et ces autres pourquoi sont-ils
venus ici ?)
-
Histoire
d’un destin
Le long
du canal coule la Senne. Samba est étranger. Il vient du Maroc.
Parti il y a si longtemps. Il arrive au gré du flot dans une ville
inconnue. Il vient au pèlerinage dansant de Molenbeek. Il espère
guérir. Il a peur. Il fait froid. Sa famille est loin. Très loin.
Il se sent si seul. Il est un Zinneke.
Marie
-
Réécriture
en un quatrain d’alexandrins
Samba
tremblait de peur arrivant du Maroc
Une
ville inconnue, il fait froid, le canal
Où
c’est en procession que l’on guérit du mal
Zinneke !
lui dit-on : c’est un électrochoc.
Jean-Marc
-
Lipogramme
en e
Du Maroc
au carnaval, un vrai choc pour Samba, l’inconnu… un char, un
canal froid, du frisson, un tohu-bohu, du chahut… Alors, tous
bâtards ?
Michel
-
Haïku
Danse
sur canal
Joyeux
carnaval connu
Chahut
des frissons
Mar
-
Réécriture
de l’histoire initiale
Une nuit
d’hiver, au moment du Fashing du carnaval, une troupe d’hommes et
de femmes un peu émoustillés, ayant perdu leur flacon de bromure,
dansent dans les rues de Malenbeek avant de se dire, poussés par la
boisson, qu’ils peuvent danser sur les eaux du canal. Certains s’y
essaient en solitaire. D’autres enlacés les regardent couler. Un
évangéliste leur reproche leur peu de foi. Un adepte de Facebook
photographie la scène et la met sur son mur. Plus tard, une famille
portera plainte contre la marque de bière belge dont ils avaient
abusé : FOAM (Filtre Organique d’Amertume Méritée) et
perdra le procès, FOAM étant délocalisé sur Mars depuis 2015 et
ne dépendant plus des tribunaux européens – alors même qu’elle
reçoit encore des subventions et de la communauté flamande et de
l’UE.
Catherine
Texte
initial
C’est
cet homme-là qui petit fabriquait des maquettes, avec ce qui lui
tombait sous la main ; du carton, des chiffons, c’était sa
façon à lui de dire les lieux, de se les approprier, de se les
rêver, comme d’autres lisent des guides de voyage d’endroits où
ils n’iront jamais. Les maquettes après tout, pourquoi pas. Et
puis un jour, son plan en trois dimensions de Bruxelles l’a
attrapé, il est comme tombé dedans, brusquement, soudainement
aspiré par les trottoirs défoncés. Et il s’est retrouvé là, au
cœur de cette ville qu’il connaissait sans connaitre, car l’odeur
de la gaufre dans les couloirs d’une station ne se retrouve pas
dans du carton et des chiffons.
Ils avaient, pour la plupart, quitté leur pays parce qu’ils aimaient le rêve et le voyage. Ils avaient envie d’espace, aspiraient à un autre air, voulaient gouter à une autre langue, toucher d’autres rivages, n’écouter que leurs désirs, voir plus loin.
Je n’aurais jamais osé en rêver mais nous y voici, enfin, mon amour. Embrasse-moi.
Mar Bikx
Palimpseste
(écriture collective, lanceur : et ces autres pourquoi sont-ils
venus ici ?)
- Histoire d’un destin
Le long
du canal coule la Senne. Samba est étranger. Il vient du Maroc.
Parti il y a si longtemps. Il arrive au gré du flot dans une ville
inconnue. Il vient au pèlerinage dansant de Molenbeek. Il espère
guérir. Il a peur. Il fait froid. Sa famille est loin. Très loin.
Il se sent si seul. Il est un Zinneke.
Marie
- Réécriture en un quatrain d’alexandrins
Samba
tremblait de peur arrivant du Maroc
Une
ville inconnue, il fait froid, le canal
Où
c’est en procession que l’on guérit du mal
Zinneke !
lui dit-on : c’est un électrochoc.
Jean-Marc
- Lipogramme en e
Du Maroc
au carnaval, un vrai choc pour Samba, l’inconnu… un char, un
canal froid, du frisson, un tohu-bohu, du chahut… Alors, tous
bâtards ?
Michel
- Haïku
Danse
sur canal
Joyeux
carnaval connu
Chahut
des frissons
Mar
- Réécriture de l’histoire initiale
Une nuit
d’hiver, au moment du Fashing du carnaval, une troupe d’hommes et
de femmes un peu émoustillés, ayant perdu leur flacon de bromure,
dansent dans les rues de Malenbeek avant de se dire, poussés par la
boisson, qu’ils peuvent danser sur les eaux du canal. Certains s’y
essaient en solitaire. D’autres enlacés les regardent couler. Un
évangéliste leur reproche leur peu de foi. Un adepte de Facebook
photographie la scène et la met sur son mur. Plus tard, une famille
portera plainte contre la marque de bière belge dont ils avaient
abusé : FOAM (Filtre Organique d’Amertume Méritée) et
perdra le procès, FOAM étant délocalisé sur Mars depuis 2015 et
ne dépendant plus des tribunaux européens – alors même qu’elle
reçoit encore des subventions et de la communauté flamande et de
l’UE.
Catherine
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