Gestomètres
Dimanche 2 novembre 2014
avec O. Salon
Gestomètre
à partir des Instructions de Cronopes et Fameux
Les
escaliers se montent de face car en marche arrière ou latérale ce
n’est pas particulièrement commode. L’attitude la plus naturelle
à adopter est la station debout, bras ballants, tête droite mais
pas trop cependant afin que les yeux puissent voir la marche à
gravir, la respiration lente et régulière. Pour ce qui est de
l’ascension proprement dite, on commence par lever cette partie du
corps située en bas à droite et généralement enveloppée de cuir
ou de daim et qui, sauf exception, tient exactement sur la marche.
Une fois ladite partie, que nous appellerons pied pour abréger,
posée sur le degré, on lève la partie correspondante gauche
(appelée aussi pied mais qu’il ne faut pas confondre avec le pied
mentionné plus haut) et après l’avoir amenée à hauteur du
premier pied, on la hisse encore un peu pour la poser sur la deuxième
marche où le pied pourra enfin se reposer, tandis que sur la
première le pied repose déjà. (Les premières marches sont
toujours les plus difficiles, jusqu’à ce qu’on ait acquis la
coordination nécessaire. La coïncidence des noms entre le pied et
le pied rend l’explication difficile. Faites spécialement
attention à ne pas lever en même temps le pied et le pied.
Parvenu
de cette façon à la deuxième marche, il suffit de répéter
alternativement ces deux mouvements jusqu’au bout de l’escalier.
On en sort facilement, avec un léger coup de talon pour bien fixer
la marche à sa place et l’empêcher de bouger jusqu’à ce qu’on
redescende.
Instructions pour enfiler
une couette dans sa housse :
S’armer de patience.
Retourner l’enveloppe de façon à ce que les coutures soient
tournées vers l’extérieur. Pour ce faire passer la tête et les
bras vaillamment dans l’orifice situé à l’extrémité
inférieure, et tenter de rejoindre avec les bras, par des petits
mouvements précis, comme une nage plutôt que comme une reptation,
les deux coins situés à l’extrémité opposée. Lorsqu’on a
saisi les deux coins, ressortir la tête, puis les bras en tirant les
coins vers soi de façon à ce qu’ils sortent par l’orifice, puis
continuer de dévider le reste jusqu’à retournement complet. Faire
une pause. Replonger les deux bras dans l’orifice inférieur afin
de saisir à nouveau les deux coins opposés, sur l’endroit cette
fois, l’endroit se trouvant maintenant, suite à l’opération
précédente, À L’INTÉRIEUR de l’enveloppe. Il est préférable
de n’utiliser que les bras pour effectuer cette phase de
l’opération. Cependant, si on ne parvient vraiment pas, après
plusieurs tentatives, à saisir les deux coins convoités, on peut
éventuellement s’aider de la tête, en faisant attention de ne pas
perdre sa respiration. Lorsqu’on a enfin attrapé par l’intérieur
les deux coins de l’extrémité située à l’opposé de
l’orifice, NE PAS tirer dessus afin de les ramener à l’extérieur,
ce qui aurait pour résultat de réduire à néant la première
opération, et ce n’est pas le but recherché. Les bras toujours à
l’intérieur de l’enveloppe, tenir bien fermement les deux coins,
ne pas les laisser s’échapper. Prendre AVEC LES MÊMES MAINS, SANS
CEPENDANT LÂCHER LES COINS, les deux angles de l’objet à
introduire dans l’enveloppe dans le sens de la largeur,
c’est-à-dire les deux angles du haut, qui peuvent être également
ceux du bas, ceux-ci étant strictement identiques, ce qui n’est
pas sans introduire une certaine confusion. L’important est de ne
SURTOUT PAS saisir un angle du haut et un angle du bas, on courrait à
un échec certain. Par un geste spectaculaire qui tient un peu de la
passe de toréador, tenter d’amener les deux angles de l’objet au
contact des deux coins situés à l’intérieur de l’enveloppe,
c’est-à-dire tenter d’introduire celui-ci à l’intérieur de
celle-là. MAIS MERDE, QU’EST-CE QUE JE FOUS EMBERLIFICOTÉE DANS
CE TAS DE CHIFFON, QUI EST-CE QUI M’A FICHU UN SYSTÈME PAREIL, QUI
EST-CE QUI M’A DIT QUE C’ÉTAIT PLUS FACILE EN PRENANT LA HOUSSE
À L’ENVERS, POURQUOI EST-CE QUE ÇA FAIT DES TORTILLONS COMME ÇA,
BORDEL ! J’ARRIVERAI JAMAIS À M’EN SORTIR DE CE MACHIN, AH,
ÇA N’A PAS QUE DES AVANTAGES D’ÊTRE CÉLIBATAIRE !
Reprendre sa respiration, compter lentement jusqu’à quatre,
détirebouchonner calmement la couette. Remettre en contact les coins
et les angles. Les agiter avec des gestes amples et harmonieux des
deux bras d’abord de haut en bas, puis de bas en haut, pour donner
de l’air à l’ensemble. Secouer encore jusqu’à ce que le
contenu et le contenant soient en parfaite adéquation. Se
déshabiller et se glisser.
Irène R.
"Soulever, plutôt
rapidement. Faire monter le long du corps, dans l’influx, jusqu’à
hauteur d’épaule. Écarter du corps largement, plus largement que
ça ; la réussite de l’action en dépend, puis rabattre mais
en avant, mais vite, avec de l’élan ; la réussite encore de
l’action en dépend. Atteindre la cible et là, le bruit est fort,
enthousiasmant ; je suis vengée. Merveilleusement. Sa tête est
presque dévissée par ma puissance, son regard horrifié. Faire
repartir la main droite légèrement en arrière, contourner le
visage, rester dans le même élan, atteindre l’autre joue non plus
de la paume mais du revers, ce qui donne un son moins éclatant.
Reprendre sa main, la redescendre le long de son torse puis de sa
jambe droite, la laisser pendre, chaude et rouge."
Catherine H.
Ramener le pied gauche à
la hauteur du droit, se tenir au bord, juste au bord, bien se camper,
sentir les pieds nus se recroqueviller un peu, redresser le cou,
porter le regard droit en face, baisser le menton de 21 degrés,
fixer en bas le plancher d’eau, emplir lentement ses poumons tout
en abaissant de peu les paupières, écarter les épaules, détendre
la paume ds mains, expirer en silence, fléchir les genoux à minima,
courber le cou en avant de 7 degrés, se répéter qu’on va y
aller, expirer, laisser tomber les épaules, plier l’avant-bras
droit à la verticale en le montant, expirer plus longuement,
inspirer jusqu’au ventre, tenter de dénouer le nid de serpents qui
se tord à l’intérieur, pincer légèrement les narines entre le
pouce et l’index, on y va se le dire. Pincer fort les narines, mais
fixer le mur flou en face, être lourde, mais déglutir, brusquement
plier les genoux, crisper les doigts de pieds, basculer sur l’avant
des pieds, l’eau imprime les rétines, peser de toute sa carcasse,
mais prendre appui sur le sol, faire partir une décharge électrique
du milieu des pieds jusqu’en haut du crâne, influx déclenché se
déplier, sauter en haut et en avant de 33 centimètres, retomber,
ouvrir grand les yeux, se pincer le nez plus fort, rabattre ses
paupières, sentir l’air s’enserrer, vent, vitesse s’inserrer
les pieds tendus dans l’eau, mise en eau côté chevilles, ne rien
voir, sentir l’eau monter le long des mollets, froncer le nez et
les doigts, je ne sais pas, est-ce qu’il faut ouvrir les yeux, mais
je ne vais rien voir, à quoi ça sert, dans l’abime c’est pas
pareil. Au secours, trop tard, personne ne va me retrouver, c’est
foutu, qu’est-ce que je fous là maman, quelle idée de merde,
atrocité, je vais attraper la mort, c’est complètement con,
glagla, sentir l’eau dépasser la ligne du nombril, y plonger
jusqu’aux oreilles, mais avoir froid des lobes, ouvrir les yeux ça
pique, toucher des talons le fond, le nid de serpents s’effrite,
mais remonter en faisant des bulles.
Camille Philibert
Arriver
enfin au 6e étage ! Et souffler... Déposer le sac devant la
porte de la main gauche tandis que la droite colle à l’oreille un
portable bavard. Relever l’épaule droite pour coincer l’objet
que lâche la main droite qui s’avance pour ouvrir la porte.
Répéter la manœuvre une deuxième fois, la porte ne s’est pas
ouverte, elle est fermée à clé. S’agenouiller, soulager l’épaule
droite en reprenant le bavard de la main droite tandis que la gauche
experte ouvre le sac posé devant la porte. Commencer une fouille
systématique. Recoincer le téléphone entre épaule et oreille
droites pour libérer la deuxième main. Tenir fermement son sac
d’une des deux mains et de l’autre, sortir chacun des objets qui
l’encombrent jusqu’à constater que comme d’habitude, la clé
n’y est pas. Tout lâcher, y compris l’interlocuteur qui
dégringole d’un étage. Envoyer un pied dans la porte, pas trop
fort, mieux vaut éviter les ennuis.
Troisième
fois aujourd’hui, ce matin, le serrurier, porte fermée, la clé
dans l’appartement, ce midi, le tour des commerçants pour la
retrouver puante chez le poissonnier et ce soir, je dors dans le
couloir ! Tiens donc !
Reremplir
son sac. Le reprendre. Pleurer un bon coup, plonger une main dans une
poche pour y chercher un mouchoir et en retirer la clé.
Michèle
Poznantek
Une
action ordinaire, sauter dans le grand bain, c’est un geste
physique.
Ramener
le pied gauche à la hauteur du droit, se tenir au bord, juste au
bord, bien se camper, sentir les pieds nus se recroqueviller un peu,
redresser le cou, porter le regard droit en face, baisser le menton
de 21 degrés, fixer en bas le plancher d’eau, emplir lentement ses
poumons tout en abaissant de peu les paupières, écarter les
épaules, détendre la paume des mains, expirer en silence, fléchir
les genoux à minima, courber le cou en avant de 7 degrés, se
répéter qu’on va y aller, expirer, laisser tomber les épaules,
plier l’avant-bras droit à la verticale en le montant, expirer
plus longuement, inspirer jusqu’au ventre, tenter de dénouer le
nid de serpents qui se tord à l’intérieur, pincer légèrement
les narines entre le pouce et l’index, on y va se le dire. Pincer
fort les narines, mais fixer le mur flou en face, être lourde, mais
déglutir, brusquement plier les genoux, crisper les doigts de pieds,
basculer sur l’avant des pieds, l’eau imprime les rétines, peser
de toute sa carcasse, mais prendre appui sur le sol, faire partir une
décharge électrique du milieu des pieds jusqu’en haut du crâne,
influx déclenché se déplier, sauter en haut et en avant de 33
centimètres, retomber, ouvrir grand les yeux, se pincer le nez plus
fort, rabattre ses paupières, sentir l’air s’enserrer, vent,
vitesse s’insérer les pieds tendus dans l’eau, mise en eau coté
chevilles, ne rien voir, sentir l’eau monter le long des mollets,
froncer le nez et les doigts, je ne sais pas, est-ce qu’il faut
ouvrir les yeux, mais je ne vais rien voir, à quoi ça sert, dans
l’abime c’est pas pareil. Au secours, trop tard, personne ne va
me retrouver, c’est foutu, qu’est-ce que je fous là maman,
quelle idée de merde, atrocité, je vais attraper la mort, c’est
complètement con, glagla, sentir l’eau dépasser la ligne du
nombril, y plonger jusqu’aux oreilles, mais avoir froid des lobes,
ouvrir les yeux ça pique, toucher des talons le fond, le nid de
serpents s’effrite, mais remonter en faisant des bulles.
Camille
Philibert
Saisir le bâton, le
placer verticalement, derrière l’épaule droite, contre le haut du
dos mais un peu en oblique, vers le bas. Le saisir par derrière.
Pour le tenir : faire reposer le bâton dans la gueule du
tigre, entre le pouce et l’index, doigts tendus dirigés vers
l’avant et le bas, ne pas toucher le sol avec le bâton.
Ah ! bien sûr, se
tenir debout, regard horizontal, jambes quasi tendues disjointes de
10 centimètres.
Ensuite, tout en tenant
le bâton comme expliqué ci-dessus de la main droite,
Plier légèrement la
jambe droite, le pied tourné à 45 degrés vers la droite. Avancer
la jambe gauche vers l’avant. La poser sur la pointe du pied, genou
gauche légèrement plié. Ne pas oublier de laisser une rivière
entre les deux jambes c’est à dire ne pas les aligner, ceci pour
éviter un déséquilibre. Avancer le bras gauche en le soulevant.
Jeter un coup d’œil pour constater que votre haut de bras n’est
pas collé à votre aisselle gauche et qu’elle a pris un peu de
hauteur. Pliez le coude à 60 degrés, votre avant-bras est
maintenant à hauteur de votre cœur, vous admirez le dos de votre
main. Plier le poignet vers le haut de façon à présenter la paume
de la main appelée palais des œuvres à l’espace vide pour le
moment, devant vous.. Ne pas serrer les doigts et les recourber
légèrement au niveau des phalanges supérieures.
J’y suis.
Rester immobile dans
cette position durant 1 minute de concentration méditative, c’est
la mode. J’ai mal au dos, une crampe dans les orteils, mon genou
droit file en dedans, je l’avais pourtant dit au kiné... on
commence par les clochettes ou la grue ?... Mes clés de
voiture, je dois les retrouver avant la nuit ! Fin de
l’immobilité, on y va !
Ah, ça, c’était pas
prévu, un inconnu, très très grand ! Il fait des moulinets
avec son bâton et il vient vers moi...
Dans ce cas, se
ressaisir !
Oublier tout ce qui
précède, empoigner son propre bâton et faire tout et n’importe
quoi pour l’assommer.
Bonne chance.
Michèle Poznantek
Déplier sous la pluie
un grand rectangle de papier glacé où s’étale un réseau de
lignes colorées aux allures arachnéennes.
Tendre les bras.
Plisser le nez.
Froncer le sourcil pour
que les pattes de mouches qui y sont collées prennent sens.
Suivre de l’œil,
paupières mi-closes, le fin trajet d’une mouche à l’autre.
Prolonger le regard
en-deçà et au-delà de chacune des mouches jusqu’au bout du fil.
Relever le numéro de la
ligne qui impressionne ainsi la rétine et le lecteur.
Retenir le nom de la
dernière mouche.
Sur le papier, tout va
bien. Mais comment je m’y retrouve sur place dans ce dédale de
voies où circulent aussi bien ces coléoptères massifs, glissant
sur leurs pattes caoutchoutées, que des cousins se balançant au
bout de longues antennes métalliques collées au ciel ?
J’interroge au plus
vite du regard le carré coloré portant le numéro gagnant et le nom
du vainqueur collé à l’arrêt des coléoptères et des cousins,
je grimpe sur le podium et attends le passage dudit coléoptère (ou
dudit cousin ?).
Le voici ! Il
s’arrête, ouvre son ventre.
Je m’apprête à poser
le pied sur la première marche, cherche fébrilement dans ma poche
un petit rectangle de carton fin imprimé quand le doute m’envahit…
Re-déplier, à l’abri,
le grand rectangle de papier glacé où s’étale le réseau de
lignes colorées aux allures arachnéennes.
Recommencer le trajet
d’une mouche à l’autre. Voir la porte se fermer devant son nez
plissé.
Regarder le cousin (ou
le coléoptère ?) s’éloigner.
Regretter de n’être
pas araignée.
Valérie Lotti
Valérie Lotti
Se
dire que l’heure de l’apéro est venue
Chercher
à tâtons sa blague dans son sac
Se
régaler d’avance à l’idée de l’odeur ténue qu’elle va
dévoiler
Avoir
oublié malicieusement depuis la veille le parfum au goût de miel
du Golden Virginia et se demander si sa « madeleine » va
faire effet
Le
redécouvrir avec délectation au hasard de l’expiration de la
blague qui s’ouvre
Prendre
délicatement une feuille en ayant soin d’éviter les doigts
humides
La
retourner jusqu’à sentir le bord gommé
Chausser
ses lunettes pour vérifier qu’il est bien là
Enfoncer
précautionneusement deux doigts dans la blague et saisir une pincée
odorante
Commencer
à la malaxer, l’effilocher, la triturer tout en remontant les
doigts avec volupté
Je
me souviens avec tendresse d’une excitation grandissante, tandis
que je ahanais sur les derniers mètres d’une arête nous menant au
sommet d’une course qui m’avait lavé l’âme autant qu’épuisé
les mollets et brûlé les pieds, à l’idée de tirer une bouffée
bienfaisante, les yeux au ciel et les arpions à l’air, quand
soudain je vis s’envoler la feuille, la dernière feuille, au
hasard d’une brise légère, de mes doigts gourds, ô rage, ô
désespoir…
Déposer
la dite pincée au centre de la feuille
L’effilocher
de nouveau, la triturer, la malaxer
L’envelopper
de sa feuille cocon pour la rouler dans un léger balancé proche de
la berceuse
L’approcher
de ses lèvres pour la contraindre à ne plus s’échapper
Coller
minutieusement la gomme
Re-rouler,
malaxer, triturer le tube ainsi formé, pour transformer une
cigarette à la Lucky Luke en un cylindre presque parfait
Venir
subrepticement la coller aux lèvres du portrait de Julio
Puis
recommencer la même opération pour en fumer une enfin, à l’heure
de l’apéro…
Marie Wallet
Gestomètre
Ouvrir
le placard.
Saisir
deux bocaux.
Opérer
un choix de manière à accorder la couleur du contenu du bocal à
l’envie, à l’humeur.
Reposer
l’autre bocal.
Se
diriger vers la table du petit-déjeuner.
S’assoir.
Saisir
le bocal d’une main ferme.
De
l’autre main, tenter de tourner le couvercle.
Echouer.
Ecarter
les objets présents sur la table, en particulier tasses et verres.
Saisir
à nouveau le bocal d’une main ferme.
De
l’autre main, tenter à nouveau de tourner le couvercle.
A
nouveau échouer.
Empoigner
la bouilloire électrique.
Boucher
l’évier.
Verser
l’eau chaude initialement prévue pour le thé dans l’évier.
Y
plonger le bocal.
Attendre
le « poc ».
Attendre
le « poc ».
Attendre
le « poc ».
Garder
son calme.
Changer
de stratégie.
Sortir
précautionneusement le bocal de l’eau à l’aide d’un torchon
afin de ne pas le lâcher brusquement parce qu’il serait trop
brûlant – bien que ça aurait au moins l’avantage de parvenir au
résultat recherché : son ouverture ; mais celle-ci
demeure aléatoire.
Saisir
une cuillère à manche plat.
La
glisser dans l’interstice entre le bocal et son couvercle.
Exercer
une pression permettant à la cuillère de répondre à sa fonction
improvisée de levier.
S’interdire
de pester.
Attendre
le « poc ».
Ne
pas se décourager.
Saisir
un couteau à la pointe aiguisée.
Reproduire
les mêmes étapes que précédemment.
Croiser
les doigts.
Mentalement,
je veux dire. Non mais parce que sinon, on ne s’en sort pas, sinon
ça devient effroyablement dangereux, et je ne voudrais être
responsable de rien, tout comme ma grand-mère qui m’a offert ces
pots de confiture maison la dernière fois que je suis allée la
voir, elle qui ne veut surtout pas être responsable de quoi que ce
soit.
Eprouver
un soulagement au « poc ».
Soulever
le couvercle.
Jeter
un coup d’œil à l’horloge.
La
confiture est ouverte mais vu l’heure, vous n’aurez pas le temps
de la manger.
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